Le bracelet Vangovango Malagasy: Jonc Malgache emblématique
Le Vangovango Malgache, prononcé Vang-vang, était à l'origine un bracelet fermé qui permettait d'enchaîner les esclaves. Il porte encore parfois le nom de bracelet d'esclaves.
A l'abolition de l'esclavage dans la grande île, ce bracelet alors rigide et massif a été allègrement coupé, ouvert et retiré du poignet des affranchis. Les Vangovangos ont par la suite été travaillés et conservés fièrement comme témoin d'un retour à la liberté. Il revêt encore de nos jours une dimension particulière dans l'imaginaire collectif Malgache, symbole d'émancipation, de liberté mais aussi de pouvoir.
On retrouve les Vangovangos dans la plupart des ethnies Malgaches, des Mérina aux Betsliéo, des Antandroy aux Mahafaly. La symbolique et l'évolution du bracelet Vango, du bracelet d'esclave d'origine au bijou mythique emblématique diffère toutefois selon les peuples. Si la forme du bracelet reste la même, les motifs qui y sont ciselés varient et diverses fantaisies viennent orner le corps ou les têtes du Vango. Les experts peuvent d'ailleurs déterminer l'origine d'un Vangou selon le type de dessins qui y sont ciselés, même si évidemment, au fil du temps, les spécificités artisanales régionales ont fini par se perdre pour faire place à des ornements et fantaisies que les joailliers d'Antananarivo, d'Antsirabé ou d'autres places fortes de la bijouterie Malgache ont rajouté selon leur créativité.
Pour vous qui êtes amoureux ou amoureuse de la grande île, mais aussi pour tous les amateurs de bijoux ethniques originaux ou de bracelets masculins de caractère, si vous souhaitez vous offrir un Vangovango et vous intéressez à leur dimension historique et sociologique nous vous avons compilé diverses anecdotes autours de jonc Malgache typique.
Vangovango: Bracelet Malgache dans toute sa splendeur
Les bracelets « Vangovango » ont une valeur historique à Madagascar et leur origine ainsi que leur design varient selon les régions mais aussi selon la créativité, la dextérité et le savoir faire des artisans bijoutiers.
Les vangovango, bracelets Sakalaves
L'esclavage ayant été aboli en 1896 à Madagascar, il n'a pas fallu longtemps pour que ces joncs dérivés des menottes en métal des esclaves soient érigés en bijoux emblématiques. Il faut dire que sous la colonie Française, les artisans bijoutiers Malgaches se sont forgé une réputation qui a de très loin dépassé les frontières, tant par la finesse, par la qualité de leur travail, mais aussi par la créativité dont ils ont toujours su faire preuve pour sortir de vrais merveilles de leurs ateliers. Les premiers bracelets vangovangos, bijoux à part entière étaient paraît il fabriqués à partir de pièces de 5 francs en argent que l'on apportait à la fonte.
Les rois Malgaches Sakalava qui ne ne souhaitaient pas stocker de la monnaie battue avec le visage d’un autre suzerain demandaient aux forgerons de les fondre pour en faire des bracelets qui resteraient dans le trésor royal. La tradition est restée et les familles apportaient leurs pièces d’argent aux fondeurs pour qu’ils leurs fabriquent des bracelets.
Bracelet Vangovango: un bijou, un héritage familial
Le bracelet pour homme, mais aussi désormais pour bijou pour femme ou pour enfant s'offre comme un cadeau de valeur dans le cercle familial lors d'occasions importantes de la vie, anniversaires, mariages, cap des 20 ans, des 40 ou des 50 ans, remise de diplôme. Il peut aussi être parfois appelé « le bracelet de grands-mère » puisqu'il se transmet dans l'héritage, comme témoin du passage d'une génération à la suivante. Par la suite il devient une tradition faisant lien avec la généalogie. Tout Malagasy (Malgache en Français) se doit alors de porter un Vangovango au poignet.
En brousse, avec la montée de l’extrême pauvreté à Madagascar, le Vangovango est parfois l’unique richesse des habitants et ces derniers revendent ce trésor de famille à des collecteurs qui passent régulièrement dans les villages pour racheter à bas prix toutes sortes d'objets ou de victuailles, pour pouvoir subsister encore quelques mois. Ces Bracelets traditionnels issus d'un héritage parfois lointain sont malheureusement souvent refondus et coupés avec différents alliages de métaux afin d'en faire des Vangos plus fins et de moins bonne qualité, revendus aux touristes sur la côte.
Bracelet Vango: puissance, appartenance et chance
Certains prêtent au Vangovango des vertus de protection contre le mauvais sort, particulièrement au sein de l'ethnie Vezo, peuple de pêcheurs du sud-ouest de Madagascar, certains hommes rechigneraient même à s'aventurer à prendre la mer sans leur Vangou solidement ancré à son poignet.
Vangovango: Un bracelet à la valeur surnaturelle
Pour un peuple très croyant, pour qui le culte des ancêtres est à la base de tout, on attribuait au Vangvang une pouvoir surnaturel, permettant aux mortels de communiquer avec l'esprit des morts (Razagna). Ainsi portait-on le Vangou lors des spectaculaires et très enjouées cérémonies de retournement des morts. A cet effet, lorsque l'on offre un Vangvang dans le cercle familial, cela se fait dans un rituel bien défini, en prières, entre chants, danses et communication surnaturelle avec l'esprit des ancêtres.
Du bracelet brut pour homme au bijou sophistiqué
la plupart des vangovango sont fabriqués à base d’argent mais il n'est pas rare de voir quelques cerclages et incrustation d'or. Outre le métal de base, des pierres semi-précieuses (émeraudes, rubis, tourmaline et saphir…dont regorgent les sols Malgaches) sont également ajoutées aux extrémités du bracelet. Les bijoutiers joailliers s'en donnent à cœur joie pour élaborer des dessins et ciselages rappelant les codes picturaux des différentes Ethnies du pays.
Bracelet traditionnel Malgache pour tous les amoureux de la Grande île
Devenu bracelet symbole de Madagascar pour le Malgache, pour l’expatrié autant que pour le touriste, de nombreux « Vazaha » comprendre étranger) sont tombés amoureux du Vangovango comme ils sont tombés amoureux de la magie de Madagascar. Nombreux sont ceux qui arborent au poignet et portent fièrement un jonc Malgache comme clin d'oeil à leur passage à Madagascar, mais aussi comme témoin de l'affection qu'ils portent à l'île continent.